Magazine (1 Jul 1846) Page(s) 121.
Pœonia reginœ, His.
Le 2 mai, j'ai eu sous les yeux un nouveau gain de M. His, qu'il nomme Pœonia reginœ, provenant d'un semis fait avec des graines recueillies sur la P. rosea. Les feuilles de ce nouveau gain ressemblent, en effet, à celles de la Pivoine rose; mais sa fleur est fort différente pour la forme, la duplicature et la couleur, et ne ressemble presque en rien aux Pivoines arborescentes connues. Elle est d'un pourpre pur qu'on n'avait encore jamais vu dans les Pivoines en arbre; elle est extraordinairement pleine, tous ses pétales sont fort larges, légèrement ondulés; ceux du centre, dans un désordre élégant, forment deux couronnes superposées et séparées par plusieurs rangs d'étamines, dont les anthères dorées se laissent à peine apercevoir. Cette belle fleur, si pleine qu'il ne reste plus trace de pistils, a 0m,15 de diamètre à la base, et son centre s'élève en demi-sphère allongée, plus régulière que dans les autres Pivoines.
Les feuilles sont fort grandes et offrent aussi des caractères faciles à saisir; elles ont le pétiole commun purpurin, ferme, glabre, portant neuf folioles étoffées, dont les latérales mesurent 0m,14 en longueur, 0m,6 en largeur, et les terminales, trilobées au sommet, comptent 0m,15 de long et près de 0m,10 de large: toutes ces folioles sont d'un beau vert en dessus, blanchâtres en dessous, glabres sur les deux faces; la couleur purpurine du pétiole s'étend sur les nervures principales et sur toute la marge de ces feuilles.
Il est a désirer que M. His confie la multiplication de cette remarquable variété, qui enrichit les Pivoines arborescentes d'un nouvel et brillant coloris, à M. Modeste Guérin, afin qu'il la répande le plus promptement possible. ~Poiteau